Avec une retenue poétique et une force viscérale, Only on Earth filme une terre au bord du gouffre où le feu, la poussière et les troupeaux déclinants forment les contours d’une histoire de survie.
Dans son nouveau long-métrage documentaire, Only on Earth, la réalisatrice danoise Robin Petré nous immerge dans les paysages arides du nord-ouest de l’Espagne, où hommes et bêtes tentent de survivre à des feux de forêt toujours plus ravageurs.
La Galice voit en effet depuis plusieurs décennies ses paysages se désertifier peu à peu, conséquence des précipitations qui se font de plus en plus rares. Les moyens de lutte naturels, méconnus ou délaissés pour une exploitation plus profitable des terres, ne suffisent plus à éviter la prolifération des feux de forêt. Notamment, la région a regroupé pendant longtemps une population importante de chevaux semi-sauvages, qui se nourrissent des buissons particulièrement inflammables et participent à nettoyer les terres arides. Mais leur nombre a drastiquement diminué ces dernières années, sous l’effet de l’exploitation des terres qui constituaient autrefois leur espace naturel.
L’atmosphère suffocante et inhospitalière est palpable tout au long du film, grâce au style particulièrement expressif adopté par la réalisatrice, qui filme au plus près des éléments : la terre ocre, soulevée par les chevaux, et le feu qui dévore tout sur son passage. Les plans fixes, très bien composés, nous invitent à prendre la mesure de l’affaiblissement de cet écosystème.
Il se dégage néanmoins d’Only on Earth une note d’espoir devant la capacité des habitants de la région, dont l’inquiétude croît d’année en année, à se mobiliser et s’entraider, certains allant jusqu’à rejoindre les escouades de sapeur-pompiers qui luttent contre les flammes incandescentes. L’envie de préserver leur habitat et la force des liens communautaires les poussent à œuvrer pour rétablir une forme d’équilibre dans leur région.
Le long-métrage documentaire a célébré sa première mondiale en 2025 à la Berlinale, avant de remporter le Best Nordic Documentary Award au festival Nordisk Panorama.
